L'abécédaire de Marie

ou comment j'ai présumé de ma patience...

Il y quelque temps, Marie m'a dit très fermement qu'elle n'avait plus envie de "trucs" mignons mais cool...

Pour autant, dans son espace le plus intime (son lit), on la trouve encore cernée par les doudous fabriqués par maman (...ils disparaissent vite fait quand les copines débarquent).

Et surtout, elle m'a remis sous le nez un projet antédiluvien d'abécédaire au point de croix en cours depuis avant sa naissance (plus vraiment à l'ordre du jour compte tenu de mes nouvelles envies couturesques) en insistant bien sur le caractère hautement injuste de cet abandon par rapport à celui de son frère, fini et encadré depuis belle lurette.

C'est ainsi que, telle Pénélope, je me suis remise à l'ouvrage pour échapper à la culpabilité de mère indigne et surtout pour que tout le temps déjà passé ne l'ait pas été en vain.

Alors entre le regard compatissant et ironique du grand (me glissant dans le dos de sa soeur "T'es pas obligée !" - nb : le mâle même encore jeune peut s'avérer sournois) et la délicieuse pression de mon inspectrice des travaux finis préférée ("Y'a encore tout ça à faire ?") ... j'ai enfin bouclé.

 

J'ai zappé une bordure avec trois petits motifs différents de quelques points chacun à répéter plusieurs dizaines de fois (faut pas pousser !) et nous avons convenu d'un coussin plutôt qu'un encadrement plus classique.

Youpi, c'est fini ! Le résultat est chouette mais quel travail !

Bref ! Je déconseille donc ce genre d'entreprise aux mamans pour qui le temps "libre" se résume à des parcelles infinitésimales déjà incompatibles avec leurs ambitions créatives.